Suite à la condamnation du tortionnaire "Douch", nous rappelons une partie de l'histoire du Cambodge et des Khmers rouges (Source wikipédia, et Le Monde Diplomatique).

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En 1954 le mouvement politique et d'inspiration maoïste fonde le parti communiste du Kampuchéa. Les Khmers rouges naissent politiquement, ce surnom vient d'une dénomination donnée par le roi Norodom Sihanouk. Leurs dirigeants, dont Pol Pot-Khien Samphân-Son Sen, effectuèrent des études à Paris et s'éveillèrent à la conscience politique auprès du communisme.

Au Cambodge ils désiraient au départ élever le niveau de vie et éduquer politiquement... Face à un gouvernement opposé à leur mouvement, aux manques financiers et humains, ils prirent le maquis en 1962 dans des bases tenues par le Front National pour la Libération du Vietnam. Ils apprirent les fondamentaux de leur futur régime.

Milieu des années 60, ils commencent des actions de guérilla de petite envergure le long de la frontière vietnamienne pour soutenir les communistes vietnamiens. En 1968, ils se lancent dans la lutte armée, un an après la révolte paysanne de Samlant dans le nord-ouest. Des intellectuels et des paysans les rejoignent suite à une persécution du gouvernement. La Chine les soutient.

Leur idéologie est maoïste, mais avec des idées égalitaristes prononcées. La population agricole s'oppose à la population citadine, et l'on élimine la bourgeoisie et les intellectuels. On rééduque la population par le travail manuel, on élimine en premier lieu les minorités ethniques et les immigrés.

Les dirigeants des Khmers rouges, surnommés frère numéro un, deux trois, etc, sont Pol Pot, Nuon Chea, Ieng Sary. Après 1970, le mouvement prend de l'ampleur en raison d'une extension de la guerre du Vietnam au Cambodge. Les USA bombardent le pays intensément ce qui augmente le recrutement Khmer.

Sihanouk chassé du pouvoir en appelle aux Khmers rouges pour lutter contre l'impérialisme américain et le nouveau gouvernement cambodgien pro américain. Les troupes du FUNK (front uni national du Kampuchéa) dirigées par Sihanouk englobent toutes les forces de libération nationale dont les Khmers.

Le 17 avril 1975 ces forces prennent Phnom Penh, chassant les habitants des villes et éliminent les opposants et les sihanoukistes. Une dictature s'installe avec les Khmers rouges à leur tête. Pour politique, on vide les villes, on exécute, on établit des camps de redressement. En 1976-1977 on a une collectivisation brutale au nom de l'égalité.

La situation économique se dégrada vite, d'année en année, on chercha par la répression une solution face à la situation. Pol Pot amène presque une famine pour parvenir à ses fins. Il purgea son parti à partir de 1977 responsable selon lui des problèmes et échecs.

Le génocide organisé tue 21% de la population entre 1974 et 1977, soit 1,7 million de personnes.

L'armée vietnamienne envahit le Cambodge facilité par un pays en plein chaos, Pnhom Pen tombe le 7 janvier 1979. D'anciens Khmers les aide, la population est soulagée au final de cette invasion. Le pouvoir central Khmer se replie le long de la frontière Thaïlandaise, la Chine tente en vain une invasion punitive au nord du Vietnam le 17 février 1979. L'invasion vietnamienne du Cambodge est soutenue par l'URSS.

En 1982, le mouvement revenu à la guérilla depuis 1978, se rebaptise Parti du Kampuchea démocratique. En 1985 Khien Samphân succède à Pol Pot en tant que leader Khmer rouge.

Dès 1980 le Vietnam contrôle le centre et l'est du Cambodge, les combats ont lieu à l'ouest, des millions de mines sont déployées. Après 10 ans de lutte on signe les accords de Paris sur le Cambodge de 1991instaurant des élections et le désarmement. Les forces du Vietnam se retirent.

En 1992 les Khmers rouges reprennent la guérilla, rejettent les élections de 1993. Les aides américaines, thaïlandaises et chinoises s'arrêtent. Pour obtenir des ressources financières, ils vendent des droits d'exploitation de mine de pierres précieuses, s'ouvrent au capitalisme, trafiquent dans l'illicite y compris la drogue.

Le mouvement s'éteint de lui-même: Ieng Sary le comprend avec ses activités privées et capitalistes, lui et ses hommes se rendent (4000 hommes) aux forces gouvernementales en août 1996 en échange d'une promesse d'amnistie. En 1997 Pol Pot exécute Son Sen, ce qui fait des remous.

Pour preuve, Pol Pot se fait arrêter par les Khmers eux-mêmes sur ordre de Ta Mok, condamné à perpétuité pour cet assassinat. Après le putsch de Hun Sen, les Khmers en 1997 lancent une offensive contre les forces du gouvernement, en 1998 l'état cambodgien réplique et les Khmers fuient et sont aux abois.

Pol Pot meurt en 1998, les leaders Khien Samphân et Nuon Chea se rendent et sont acceuillis comme de hauts dignitaires, ce qui scandalise le peuple. Ta Mok est capturé en mars 1999, ce qui met fin aux Khmers rouges.

Un procès s'ensuivra, un autre article en traite ci-dessous:

Procès des Khmers rouges: une mascarade ?