Un projet d'urbanisme dans le seizième à Paris oppose la mairie aux habitants de la Villa Montmorency. Cette dernière représente en quelque sorte un ghetto du gotha.

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On se moquait des Etats-Unis avec leur quartier fortifié, leur tout sécuritaire, et pourtant cela existe également en France avec pour exemple dans le seizième arrondissement à Paris la Villa Montmorency.

Zone privative, constituée de quatre avenues, véritable hameau ayant une centaine d'habitations dont des maisons mais aussi de petits immeubles en plein Paris. Il y a de la verdure, des jardins mais cette zone cache un autre aspect, celui d'être bien gardée par des colosses, des caméras, des contrôles aux points d'accès... 

Les habitants sont divers, célèbres ou non, milliardaires ou non. Une première catégorie y vit, où l'on retrouve de grands hommes d'affaire comme Vincent Bolloré ou Xavier Niels, des stars comme Sylvie Vartan ou Mylène Farmer. Et puis dans une deuxième catégorie, les "petits" qui sont des héritiers, de petits acheteurs ou locataires (de 2500 à 4000 euros en moyenne la location mensuelle).

Le règlement de cette copropriété est stricte, il date de 1853, et établi de nombreuses contraintes. Par exemple, après 20 heures le silence est de mise, tout visiteur doit montrer patte blanche, deux véhicules et pas plus par maison.

Le secrétaire général de la copropriété est Vincent Bolloré, qui accentue la Villa Montmorency vers le tout sécuritaire, ce qui ne plait pas à tout le monde. Les vieilles familles freinent des quatre pieds pour éviter d'exploser les charges qui sont estimé entre 500 et 1000 euros par mois. 

La ville de Paris propose de "déranger" cette sérénité, elle a acheté un terrain à proximité, terrain vague de 14 000 mètres carrés plate-forme de l'ancienne gare d'Auteuil. Elle projette de construire 4 immeubles d'une dizaine d'étages, totalisant 360 logements dont 180 logements sociaux.

Le seizième ne possède que 2,5% de logements sociaux contre 20% exigé par la loi, l'urbanisme peut expliquer ceci, les prix de l'immobilier cela. Mais Jean-Yves Mano, adjoint au maire de Paris, campe sur sa position et désire ces habitations pour des raisons de mixité sociale selon lui.

Les habitants de la Villa Montmorency s'opposent farouchement à ces constructions, par l'intermédiaire de deux associations (Sauvegarde Auteuil-Bois de Boulogne la principale); et prétexte une sauvegarde architecturale qui exigerait de ne pas dénaturer leur quartier...

Mais on penserait plutôt qu'au coeur de leur préoccupation, ils ne désirent pas la mixité sociale, mais bien une reproduction sociale. Les prix de l'immobilier engendrèrent cela, la loi SRU donne un coup de frein à cette ségrégation sociale. De plus cela apporte également des commerces, des infrastructures qui manquent terriblement sur Paris. 

La lutte des classes n'existe plus ? On pourrait en douter, mais les immeubles seront construit car inscrit au plan local d'urbanisme.