Puisque les médias vous laissent dans un marasme intellectuel sans nom, nous allons vous raconter la journée du 10 février en Grèce qui semble-t-il n'est pas si ordinaire que cela... Tous ces faits se retrouvent dans les journaux grecs eux-mêmes. La situation semble critique, à vous de juger...

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Chronique au fur et à mesure de la journée :

- Grève de 48 heures aujourd'hui et demain suite aux annonces de mesures drastiques d'austérité ( pour rappel diminution du salaire minimum de 22 %, assouplissement des négociations dans le privé pour favoriser les diminutions de salaires, suppression de 15 000 emplois publics cette année et 150 000 d'ici 2015, continuer à démanteler le système de santé-les retraites, etc ).

- Grève des insulaires bénéficiant d'une TVA réduite ( tout coûte plus cher sur les îles en général d'ou ce taux de TVA réduit ) car on veut leur supprimer : tous les domaines de la Région Nord de l'Égée et les municipalités de Lesbos, de Chios, de Samos, Limnos, Ikaria, île d'Agios Efstratios, Fourneau, Oinousses et de Psara sont en grève.

- Les ministres des finances de la zone euro ne sont pas convaincu par les engagements pris par les politiques grecs, qui doivent ratifier leurs nouvelles mesures d'austérité dimanche soir, où le peuple Grec leur a donné rendez-vous par une manifestation unie... L'Europe retarde son aide d'une semaine pour voir si l'assemblée grecque votera ces nouvelles cures d'austérité.

- La fédération panhéllenique ( syndicat ) des agents de police sortent symboliquement de leur réserve en menaçant de réclamer des mandats d'arrêt contre les émissaires de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) imposant la mise en oeuvre de mesures d'austérité fortement impopulaires ( http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL5E8DA8NK20120210 ).

- Les intellectuels grecs appellent tous les grecs à se soulever et manifester le dimanche 12 février devant le parlement, comme ces deux symboles historiques de résistance et de solidarité que sont Manolis Glezos et Mikis Theodorakis : "Nous vous appelons le dimanche 12 février. Tout le monde de tous les coins de la Grèce, à se rassembler devant le Parlement pour exiger de ne pas signer l'arrêt de mort de notre pays, qui est l'adoption de l'accord d'un nouveau prêt. Ensemble, dimanche devant le Parlement, d'arrêter la trahison. Manolis Glezos, Mikis Theodorakis ". Cela rejoint un article décrivant la location d'un étage d'un immeuble par une chaine télévisée CNN qui s'attend à du spectacle... ( http://greekcrisisnow.blogspot.com/2012/02/6eme-etage-ou-6eme-avenue.html )

- La faculté de droit d'Athènes et ses étudiants manifestent en occupant ses locaux, les jeunes particulièrement touchés avec un chômage à 47 % ne se voient offrir aucun avenir. Ils prévoient une révolte sans nom, ou bien d'immigrer mais pour aller ou ? ( http://www.touteleurope.eu/fr/actions/social/emploi-protection-sociale/presentation/comparatif-le-taux-de-chomage-des-jeunes-dans-l-ue.html )

- Pas de moyens de transports aujourd'hui en Grèce

- Démission de Paul Stasinos député et membre du PASOK ( parti socialiste au pouvoir )

- A Trikala, des jeunes et des membres du PAME ( syndicat communiste ) s'affrontent lors des manifestations

- Le député indépendant George Lianis refuse de voter pour ces mesures déclarant : "nous vivons un jeudi saint, sans aucune perspective de résurrection."

- A l'assemblée : 6450 sociétés offshore détiennent des biens en Grèce, et ne payent quasi aucune taxes... Ce sujet sera examiné plus tard mais sérieusement...

- Le ministre des finances allemand Schauble affirme que le déficit grec ne sera pas ramener à 120 % du PIB en 2020 mais à 136 %.

- Les manifestants de la place Syntagma sont dispersés par des gaz, des violences entre police et manifestants ont lieu.

- Les ministres du parti d'extrême droite ont présenté leur démission du gouvernement de coalition en Grèce avec à leur tête Georges Karatzaféris. Son parti, le LAOS compte 15 députés sur 300 au Parlement Grec.

- Apostolakis Milena annonce à la presse qu'elle votera contre le projet, pourtant membre du PASOK.

- Les jeunes Grecs fondent un nouveau parti : le Parti Pirate, les principes de base du parti est la transparence totale, une véritable démocratie et la liberté de l'information et le fonctionnement interne est de s'adresser dans le monde en ligne. Il milite contre l'ACTA, et veut un internet libre.

- 66 % des allemands pensent que les Grecs ne sont pas sérieux dans leurs tentatives pour redresser leurs finances.

- Démission de la vice ministre des affaires étrangères Madame Mariliza Xenogiannakopoulou, membre du PASOK.

Voila pour cette journée, la marche vers le Parlement de tous les Grecs dimanche devrait être décisive pour le destin de la Grèce. Espérons que cela puisse renverser ce gouvernement, la sortie de l'euro serait un moindre mal pour nos amis Grecs.